mardi 30 septembre 2014

Une journée comme les autres


Le carnet de notes de Dominique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Depuis le début de l’expédition, le 23 septembre, il y a eu des naufragés d’Air France, des participations annulées, des explorations de zones plus lointaines, mais chaque jour les activités sont les mêmes. Michel notre marin est sur pieds à 6h du matin pour préparer les bateaux et vérifier le matériel. Les récolteurs (Plongeurs, piégeurs et collecteurs de marée) se lèvent vers 7h, pour débuter le boulot à 8h. L’équipe du laboratoire est prête pour 8h30-9h.

Départ des plongeurs © MNHN-PNI/expédition Guyane / T.Magniez

8h, le bateau des plongeurs part pour le point GPS programmé la veille. Sur place, les plongeurs descendent, soit avec la suceuse pour aspirer des sédiments, soit avec le panier de brossage pour brosser quelques roches et collecter les petites bestioles pas forcément visibles à l’œil nu, soit avec de petites boites et des filets pour collecter sur le fond en attrapant les êtres vivants observés. Cette dernière technique n’est pas évidente sur l’expédition Guyane car les eaux ne sont pas claires. La visibilité varie entre 10 cm et 80 cm. A 6m de profondeur, il fait nuit noire. Outre le fait qu’il est difficile de voir les animaux à collecter, il peut être stressant de travailler entre 3 et 10m sans bien se repérer, sans voir les environs, en percevant parfois le passage de grandes formes sombres. Les eaux autour des îles du Salut sont poissonneuses, beaucoup de pêcheurs viennent capturer de gros poissons. La semaine dernière, il y avait même un requin de 3m dans la passe entre l’île du Diable et la Royale, son aileron en surface trahissait sa présence.
Les plongées durent environ 1h, puis les récoltes sont transportées au labo.

 Les pièges de Dominique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Dominique qui répare ses pièges © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

A 8h, c’est aussi le départ du bateau de Michel et de Dominique. Ils partent relever les lignes de pièges déposées la veille. Il faut retrouver les bouées de surface qui marquent la présence des lignes. Une fois la bouée attrapée au passage du bateau, Dominique remonte les 10 bouteilles d’eau attachées sur la ligne. Chaque bouteille est un piège : avec deux bouteilles d’eau minérale, Dominique construit une petite nasse. Avec un morceau de sardine, posé sur le fond pendant une nuit, le piège est impeccable pour capturer crustacés et mollusques.
Dominique et Michel sont aussi chargés de draguer autour des îles : La drague est une sorte de filet lesté avec une armature métallique. Trainée sur le fond derrière le bateau, elle ramasse le sédiment et les êtres vivants qui s’y trouvent.
Les sédiments de la drague et de la suceuse sont tamisés et rincés pour être séparés en 4 fractions. C’est-à-dire qu’ils sont regroupés en fonction de leur taille.

L'équipe au tamisage © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

Les bacs de différentes fractions sont déposés sur une paillasse. Fanny, Paula, Carla et Virginie trient pour récolter les animaux qui nous intéressent. Fanny informatise les données recueillies. Paula photographie les crustacés, Laurent les mollusques, Carla les spongiaires. Barbara prélève des morceaux de tissus et informatise les spécimens. Une fois les spécimens arrivés en bout de chaîne, ils sont mis en bocaux ou en sachets avec de l’alcool éthylique. Selon l’importance des récoltes, ce processus peut se terminer tard dans la nuit car il faut traiter tous les spécimens de la journée.

Barbara qui prélève les tissus de mollusque © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez



dimanche 28 septembre 2014

Collectes sur l’île Saint-Joseph


 Traversée entre Royale et Saint-Joseph © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

En profitant du départ du bateau des plongeurs, une équipe de collecte de marée (Collecte à marée basse) a été déposée sur l’île Saint-Joseph. L’archipel des îles du Salut est constitué de 3 îles : l’île Royale où nous logeons et où est le laboratoire de terrain, l’île Saint-Joseph, la plus proche de la côte et l’île du Diable interdite au public et où est  l’ancienne cellule où monsieur Dreyfus était en isolement. Équipés de petites boites, de pinces, de couteaux, nous longeons le rivage par le chemin qui fait le tour de l’île.

Sur le chemin du tour de l'île Saint-Joseph © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

Philippe et Laurent se mettent à quatre pattes pour chercher entre les rochers du haut de plage. Le nez presque collé sur les cailloux ou dans les anfractuosités, avec leur flair de chercheur de mollusques, ils dénichent de petits gastéropodes, des Assimineidae. Les petits spécimens sont précieusement mis en tube pour être traités au labo dans quelques heures.

Laurent Charles © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Philippe Bouchet © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Dominique et Jacques crapahutent de bloc en bloc juste derrière les vagues à la recherche de mollusques pas encore collectés. Ce n’est pas évident, ces rochers sont arrondis et très glissants. Les vagues du large viennent déferler, le vent porte les embruns, les 10 premiers mètres derrière les vagues sont trempés. Il faut être équilibriste tout en fouinant entre les blocs. Si une main est posée sur un de ces rochers noirs, c’est pour peu de temps car ils sont brulants avec ce soleil. Quelques spécimens sont collectés et c’est déjà le temps de rentrer, le bateau des plongeurs arrive.

Estran glissant balayé par les vagues © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

Nous rentrons sur l’île Royale, les sédiments aspirés avec la suceuse en plongée sont tamisés. C’est parti pour quelques heures de travail au laboratoire. La journée a commencé à 8h et elle ne se terminera pas avant minuit.

Tamisage du contenu de la suceuse © MNHN-PNI/expédition Guyane / T.Magniez


samedi 27 septembre 2014

Conférence à l’université de Cayenne


  Discutions avant la conférence au campus de Cayene © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

Hier soir, Monsieur Thomas Grenon, le Directeur Général du Muséum National d'Histoire Naturelle, est arrivé à Cayenne. Ce matin avec lui, Marie Fleury et Philippe Bouchet, nous sommes partis pour le campus, à l'occasion de l'expédition, une conférence est prévue : Thomas Grenon introduit  cette présentation de la campagne d’exploration de la Guyane par « La Planète Revisitée », son intervention fait écho à une première présentation ici même en mars 2013. Après sa présentation de la magnitude de la biodiversité, Philippe Bouchet raconte les expéditions et détaille la campagne de Guyane. Ces deux heures de photographies et d'explications permettent de comprendre pourquoi nous sommes venus en Guyane et ce que nous sommes en train d'y faire. Je termine en présentant le suivi pédagogique et la médiation autour des grandes expéditions du Muséum.


Marie Fleury et Thomas Grenon © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
 
Philippe Bouchet © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

vendredi 26 septembre 2014

Visite scolaire


Ce vendredi 26 septembre, 40 élèves de classes de troisième du collège Kapel de Cayenne accompagnés par Frédéric Couchy enseignant de SVT, et quelques collègues sont venus découvrir l’expédition aux îles du Salut et rencontrer les explorateurs.

Arrivée des élèves © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
 Arrivés à 9h par le catamaran qui assure la navette régulière entre Kourou et les îles, la plupart des élèves découvrent ces lieux pour la première fois. Entre l’appréhension du bateau et le mal de mer, pour certains, la traversée a été bien difficile.  Nous les accueillons à la sortie du bateau, après les présentations,  j'explique qu’il est possible de poser des questions aux chercheurs de l’expédition en utilisant le journal de bord, la page Facebook ou le mail (expedition@mnhn.fr).
Aujourd’hui, pour eux, c’est du direct ! Ils découvrent le programme de « La Planète Revisitée » puis c’est la visite de la station de plongée. Cette première partie de matinée est destinée à comprendre les techniques de collecte. Le bateau des plongeurs rentre juste de la plongée du matin. A peine débarqués, encore équipés, les plongeurs professionnels expliquent leur métier, les conditions qu’ils rencontrent sous l’eau.
Ouverture de la poche de la suceuse © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Ils sortent le matériel du bateau, les enfants découvrent la suceuse et posent mille questions sur le fonctionnement de cette sorte de canon sous-marin. Ils assistent au tamisage des collectes. Puis c’est le bateau des piégeurs qui accoste. Ils débarquent leurs lignes de pièges et les élèves découvrent les captures de la nuit. Tous les membres de l’équipe de collecte sont assaillis de questions sur leur vie en expédition, sur leur métier, sur leur formation professionnelle…

 Philippe Bouchet, les expéditions et la découverte de nouvelles espèces © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Nous traversons l’île en direction du laboratoire de terrain. Philippe Bouchet, notre chef d’expédition passe 2h à discuter avec eux : présentation de la campagne d’expédition de Guyane, inventaire des espèces dans le monde, découvertes de nouvelles espèces, problématique de leur description…

 Des élèves très attentifs © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Les élèves prennent des notes, enregistrent, posent de nombreuses questions. La démarche qui consiste à trouver des noms pour les nouvelles espèces semble particulièrement les motiver, c’est effectivement très intéressant et il est convenu que des classes de Guyane participeraient à cette étape pour des espèces découvertes lors de cette campagne. Malgré les questions qui affluent, il faut faire une pause pour se restaurer, nous reprendrons vers 14h.

Virginie explique le tri © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
14h, 4 groupes sont faits, chaque groupe visite le laboratoire, découvre le matériel, les spécimens récoltés ce matin. Chaque personne du laboratoire présente ses activités : relevé des informations de collecte, photographie, prélèvement de tissus, tri des spécimens, spécialité crustacés, spécialité spongiaires, spécialité mollusques.

Paula parle crustacés © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Chaque participant de l’expédition a ses petites spécialisations.

 Fanny explique le traitement des spécimens © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Les élèves ont posé beaucoup de questions sur les métiers, le chemin à parcourir pour y parvenir, les motivations des uns et des autres.

 Prise de notes et questions © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
 Barbara explique les prélèvements de tissus pour le barcode © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
 Laurent explique le fonctionnement du labo photo © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Carla, notre spécialiste spongiaires est brésilienne. Elle leur a parlé en anglais, elle a montré aux élèves que le fait d’être brésilienne n’est pas une barrière pour accéder à ces métiers, ce qui n’est pas évident pour les élèves de Guyane.

Carla parle spongiaires en anglais © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
A 16h30, les élèves sont repartis par la navette, ravis de leur journée avec les explorateurs de "La Planète Revisitée". Pour les classes qui désirent correspondre avec eux, ils acceptent d’être les ambassadeurs de l’expédition, n’hésitez pas à nous contacter (expedition@mnhn.fr) pour la mise en relation.

Retour sur le continent © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

Se réveiller aux îles du Salut (enfin la Guyane)

6h, je me réveille dans une chambre de gardien de bagne : une pièce carrée, plafond haut, carrelage sombre au sol, murs enduits au ciment, un néon et un ventilateur au plafond. Par les volets à claire-voie, la lumière du jour qui se lève entre dans la chambre. Dehors, des sons étranges éveillent la curiosité. Hier à notre arrivée, tard dans la nuit, nous n'avons rien vu de l'environnement qui nous entoure. Il n'est plus possible de dormir, il faut aller découvrir ce nouveau monde !
A peine sortis de la chambre, nous découvrons que beaucoup d'animaux occupent l'île. Des agoutis (Dasyprocta) mangent les fruits tombés des arbres et courent un peu partout comme des lapins. Un faisan traverse l'allée entre les deux rangées de maisons de gardien. De gros crapauds chargés de tiques parcourent la pelouse pour chercher quelques insectes à manger. Deux aras se lissent les plumes mutuellement.  Un groupe de petits singes (Capucin brin)  font une descente chez les poules pour voler les œufs. Un panneau "attention Caïman" devant une zone d'eau couverte de jacinthes d'eau fait savoir que quelques dents coupantes se cachent sous ce joli tapis vert. Des colibris font du stationnaire au-dessus des fleurs pour se nourrir du nectar avec leur langue rétractile...
Notre lieu de résidence pendant l'expédition est habité par de multiples bestioles qui sauront nous distraire entre les collectes, le tamisage, le tri, la photographie et la bocalisation des spécimens.

Ara © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Colibri © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
 Singes (Capucin brun) cherchant à dérober les œufs des poules © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
 Singe Capucin brun © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Iguane vert © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

Aujourd'hui, 40 élèves de troisième d'un collège de Cayenne viennent découvrir l'expédition. Ils arrivent à 9h...

jeudi 25 septembre 2014

Dernières heures à Fort-de-France (Martinique)

En espérant le maintient du vol Air France pour Cayenne, nous rebouclons les bagages avant de faire un petit tour au centre de Fort-de-France. Nous découvrons une circulation dense, des habitations de style hétérogène, une activité intense. Nous profitons du calme d'un petit marché aux fruits, calme soudainement perturbé par les cris de deux hommes qui semblent en désaccord.  Le ton monte et la brouille fini par des coups de coupe-coupe...
Marché aux fruits, Fort-de-France © MNHN-PNI / expédition Guyane / L.Charles
14h, la navette pour l'aéroport vient nous chercher, c'est bon signe !
15h30, embarquement, passage de la sécurité .... Le décollage se fera avec 1h de retard.
 Envol pour Cayenne © MNHN-PNI / expédition Guyane / L.Charles
Après 2h de vol, nous arrivons à Cayenne, il fait nuit. Les bagages récupérés, nous nous rendons à Kourou, à une heure de route au nord de Cayenne.
 Route entre Cayenne et Kourou © MNHN-PNI / expédition Guyane / L.Charles
C'est au port, dans l'estuaire du fleuve Kourou que nous allons embarquer sur le bateau de l'expédition pour rejoindre les îles du Salut.
Dans l'estuaire, en pleine nuit, entourés de vase et d'eau couleur chocolat, les arbres morts de la mangrove et le fort courant du fleuve donnent une illusion bien étrange....
  Attente sur le bord du fleuve Kourou © MNHN-PNI / expédition Guyane / L.Charles
Au bruit continu et régulier de l'eau qui passe avec un fort débit vient s'ajouter de temps en temps des sons, des "flouflouufff" qui dans le noir font penser à des remous en surface. En éclairant avec une lampe de poche, nous nous apercevons qu'il y a de la vie de partout : à la limite eau / vase, des centaines de petits poissons s'agitent au passage du rayon lumineux, des bancs de gros poissons-chats remontent en surface pour chasser.
 Poissons de mangrove  © MNHN-PNI / expédition Guyane / L.Charles
Voilà enfin ! Cette impression nous fait penser qu'après 4 jours de voyage, nous sommes bien arrivés en Guyane. L'aventure peut commencer.
Sans bruit, avançant doucement comme s'il glissait en surface à contre courant, notre bateau arrive, il s'amarre au ponton, nez au courant. Michel et Alice sont venus nous chercher. Michel est le marin de l'expédition, celui qui conduit les bateaux, qui s'occupe de leur  maintenance, qui assure le petit et gros bricolage. Alice est la responsable logistique de l'expédition. Nous chargeons le bateau avec nos 8 valises et 7 sacs. Michel remet les gaz pour descendre le Kourou jusqu'à l'océan Atlantique. Le fort vent dans l’estuaire nous laissait présager une mer agitée. Effectivement, les 17 km qui nous séparent des îles du Salut se sont révélés être une véritable petite aventure. Dans une nuit presque noire, la mer moutonne, les vagues font giter et tanguer le bateau. Le vent et la vitesse du navire fond que nous sommes trempés, des embruns, des paquets d'eau fouettent par tribord. Enfin, après une heure de navigation, nous arrivons aux îles, il fait noir, les affaires déposées aux chambres, nous prenons un bon repas et allons nous coucher sans même savoir à quoi ressemble les lieux. Il est déjà 1h du matin.

mercredi 24 septembre 2014

Un petit tour dans la partie sud de l'île (Martinique)

Cette partie est fort différente, elle présente d'avantage de cultures (canne à sucre, banane). Sur la côte, on trouve des mangroves, des forêts sèches, des roches calcaires et des plages de sable blanc. Voici simplement une collection de quelques photographies afin de partager les paysages et les rencontres de cette journée.
Anse du diamant, Martinique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Baie de Saint-Anne, Martinique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Crabe Tupa, crabe terrestre de bord de lagon © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Crabe Touloulou, Gecarcinus lateralis © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Martinique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Lézard Anolis, Martinique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Lézard Anolis, Martinique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Colibri © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez
Colibri © MNHN-PNI / expédition Guyane / T.Magniez

mardi 23 septembre 2014

Excursion dans le nord de la Martinique

Premier jour d'attente sur l'île de la Martinique, à 10h nous allons au comptoir d'Air France à l'aéroport pour obtenir l'actualité des vols. Une réunion à lieu, ce matin concernant l'éventualité d'affréter un vol spécial pour les passagers en attente pour la Guyane. A 14h, nous apprenons que ce vol n'aura pas lieu et nous obtenons nos billets d'embarquement pour jeudi 25 septembre.

Il faut maintenant patienter :
14h30, en route pour explorer le nord de l'île, étant à Fort-de-France, nous prenons la route qui grimpe vers le Piton du Carbet. C'est une petite route sinueuse qui traverse une forêt luxuriante. Cette région se caractérise par une épaisse forêt tropicale humide avec de hautes fougères arborescentes, anthuriums, balisiers, bambous.
Forêt tropicale humide du Piton du Carbet © MNHN-PNI / expédition Guyane / T. Magniez
Nous traversons le plateau Boucher pour rejoindre Le Morne Rouge puis Saint-Pierre, ce qui nous fait rejoindre la côte ouest de l'île. En longeant la côte vers le nord, nous atteignons le cap Saint-Martin, le Prêcheur.
Le Précheur, plage côte nord ouest © MNHN-PNI / expédition Guyane / T. Magniez
Après avoir pris une petite route qui grimpe, qui zigzague, qui secoue, qui descend dans la forêt côtière, nous laissons la voiture à l'Anse Couleuvre pour découvrir ce petit coin perdu du nord de l'île. Nous ne sommes pas là par hasard, nous avons envie de rencontrer la Matoutou falaise, une des deux mygales endémiques de la Martinique, elle peut atteindre 15 cm d'envergure.


 Forêt côtière de la Anse couleuvre © MNHN-PNI / expédition Guyane / T. Magniez

Il fait déjà sombre, nous n'y voyons plus rien, ces mygales arboricoles ne sont plus visibles. A 18h, sur la plage de l'Anse Couleuvre,  nous voyons déjà le soleil se coucher.
  
Plage de la Anse Couleuvre © MNHN-PNI / expédition Guyane / T. Magniez

Nous revenons à la voiture en traversant la forêt tropicale plongée dans le noir. Les grounouys ou hylodes de la Martinique (Eleutherodactylus martinicensis), petites grenouilles, prennent totalement possession des lieux par leurs chants. Quelques rares oiseaux parviennent à se faire entendre et les lucioles traversent le noir comme des étoiles filantes.
Hylope de la Martinique © MNHN-PNI / expédition Guyane / T. Magniez